Ombres blanches nous invite cette année à fendre les eaux de la pensée dans une librairie éphémère parsemée d’îlots. Une navigation d’île en île, et de livre en livre, pour porter le regard au loin et explorer les récits d’ailleurs.
C’est le libraire Nicolas Vivès qui nous guide dans la librairie dont « toutes les tables portent un thème envisagé de manière transversale », mélangeant ouvrages de littérature et de sciences humaines. La grande table centrale intitulée « Terre en vue ! » – et doublée d’une citation de Max de Carvalho sur l’écrivain portugais Branquinho da Fonseca– fait figure de proue dans ce parcours de lecture. Parmi l’abondance de livres présentés : Aimé Césaire et la littérature antillaise, Herman Melville et son Moby-Dick (La Baconnière, 2023) dans une version encyclopédique, l’historien indien Amitav Ghosh retraçant une contre-histoire du commerce de la muscade (Wildproject, 2024) ou encore Nicolas Cavaillès s’interrogeant sur le pourquoi du saut des Baleines (L’Arche, 2015).
Nicolas Vivès conseille avec enthousiasme la lecture de Figure de proue. Ces yeux de la mer de Claudio Magris, publié cette année chez Gallimard. L’auteur italien au savoir muséographique, réputé pour son ouvrage Danube paru en 1988, sort des eaux avec « une pensée chatoyante, vagabonde et aventureuse » ces sculptures triomphantes et effrayantes arrimées à la proue des anciens navires. Sirénienne, mythique ou bien réelle, « chaque figure de proue est le début d’une histoire, d’une fiction » selon Nicolas Vivès.
« Les figures de proue sont aussi les auteurs et autrices qui interviendront toute cette semaine » au Banquet du livre d’été. D’ailleurs, la présence dans le champ d’îles d’Ombres blanches de l’Odyssée d’Homère nous ramène avec impatience à la lecture-performée qu’en proposeront Jacques Bonnaffé et Emmanuel Lascoux lors des feuilletons odysséens.
Maxime Lagarde
Retrouvez la sélection de livres proposés par la librairie Ombres blanches